mardi 15 juillet 2014

Warm Mess, Interview

                          


Avant de détailler la suite du festival, et notamment les lives de fou du dimanche (mais pour cela j'attends pas mal de retour d'autres personnes sur place), j'ai envoyé à Warm Mess (voir précédent article), une demande d'interview à laquelle il a accepté de répondre dimanche 13 juillet 2014 via skype pour des raisons de logistique, et d'après lui, de grosse fatigue aussi !









Electro Hippie Cool (EHC) : Warm Mess, merci déjà de nous accorder cette interview. Déjà, une semaine après le tumulte Calvi, comment te sens tu ?

Warm Mess (WM) : Le plaisir est pour moi. On va dire que je suis enfin reposé, et que d'avoir des vacances m'a fait beaucoup de bien, même si on gère toujours deux trois trucs en même temps et qu'une date surprise s'est intercalée jeudi dernier.

EHC : Comment as tu appréhendé ce festival ? Une pression particulière ? Comment as tu préparé tes sets ?

WM : Bah j'ai eu du mal à appréhender le festival car je suis arrivé avec quasiment 2 nuits blanches dans la vue, car j'avais mixé jeudi et vendredi sur Paris. J'ai pris mon taxi en sortie de club pour aller à l'aéroport direct. Et j'avoue que je ne prépare jamais rien. Attention, je ne suis pas un tire au flanc, je passe nombre d'heures à dénicher des morceaux en me disant, ouah c'est génial etc. Mais au final, deux minutes avant mon set, je ne sais même pas par quoi je vais commencer. J'avoue que ça rend fou bon nombres de mes confrères et consoeurs du milieu mais j'aime garder ma fraîcheur avant de commencer un set. Il faut que ce soit spontané. Bon j'avoue que ce festival est particulier pour moi, car je l'ai vu grandir, je l'ai vu s'enrichir et en même temps je ne veux pas le décevoir... Donc, oui une évidente grosse pression. C'est un peu le truc de mettre son casque et se dire, tu vois les mecs en face de toi, il veulent du son, et surtout ils sont hyper exigeants et connaisseurs, alors en gros 2 secondes avant le premier play, tu te dis "putain je fous quoi ici ? Je joue ma vie là..."

EHC : On t'a vu arriver l'après midi avec une discrétion absolue, d'un calme olympien, chapeau vissé sur la tête, lunettes noires, quasi immobile les 5 premières minutes, et au bout de 10 mn, un autre mec, sautillant, affirmant etc. C'est quoi ton délire ?

WM : (rires) Bon déjà les lunettes étaient bleues ! Et ce chapeau, c'est mon chapeau de Calvi, celui que Breakbot m'avait donné en 2009 quand je mixais en after avant lui. Plus sérieusement, comme je te disais, voilà je me dis je joue ma life. En même temps j'ai envie de tester des trucs musicalement parlant, et d'un coup tu te rends compte que ça marche, et tu vois les gens devant qui dansent sur 100 mètres de long jusque dans la mer et là tu te dis "eh j'ai réussi mon coup, ça adhère...". Alors ouais d'un coup, t'es juste toi le dj et eux et tu fais qu'un... Tu sais que tu es connecté alors tu bouges plus c'est sûr.  Et puis Calvi, c'est une bulle, t'oses des trucs que tu ferais pas ailleurs, tu prends des risques et là j'ai vu que ça marchait. T'es en détente !

EHC : Et en mojito !

WM : Ouais, enfin quand je mixe je reste sérieux ! Je m'hydrate c'est tout ! (rires)

EHC : Ce set de l'après midi, tu l'as vécu comment ?

WM : Plutôt bien en fait. J'avoue que je suis arrivé, et passer après Monsieur Superpitcher, bah tu sais pas trop où te mettre. Et puis c'est une plage, c'est pas un club tu vois. Les gens tu sais pas dans quelle optique ils sont là. Au final, je me suis dit, tiens à cette heure ci à Calvi, j'aimerai entendre quoi ? Et je suis parti sur des percus, des sons africanisants que j'aime beaucoup et puis c'est vrai qu'avec ses allures de spring break, je me suis dit que foutre un petit bordel surf/rock collerait bien à l'ambiance et j'ai alterné comme ça !

EHC : Je dois avouer que comme je l'ai écrit. C'était une bonne surprise ! Et puis hop, ensuite repos pour toi et tu reprends à 4h, perché dans la citadelle, dans ce lieu mythique qu'est TAO ! Et ce set tu l'as vécu comment ?

WM : Là j'étais totalement dans une optique différente. Déjà j'avais réussi à dormir 2h avant de monter là haut, je m'étais gavé de musique au théâtre. J'étais aussi un peu énervé pour diverses raisons, donc dans une émotion toute particulières on va dire ! Et je suis arrivé, et j'ai vu mon confrère jouer un style qui me collait pas trop à ce moment là, à 130bpm, alors que je stagne à 123/124. Enfin je me suis dit, ouah je vais faire comment. Et j'ai commencé sereinement, et j'ai voulu vraiment jouer ce côté très froid et glacial, robotique au possible et dark. Je crois que j'ai réussi mon pari, j'ai vu la transpiration de tout ce monde dans ce club, le lever de soleil sur Calvi et ces gens fatigués de la journée mais qui en voulait encore. Je crois que c'est l'un de mes meilleurs souvenirs de ma carrière !

https://soundcloud.com/dj-philippe-m/just-wake-up-4am-warm-mess   (le live)


EHC : Tu sais tout ce que je pense de ce set (rires). En parlant de carrière ça fait combien de temps ?

WM : Je fête mes 10 ans cette année. 10 ans que j'ai joué la première fois quelque part. C'était en Corse d'ailleurs !

EHC : Comment tu décrirais ton évolution ?

WM : J'ai commencé dans ma chambre, et puis j'ai démarché des clubs comme ça pour voir. Et je suis passé en résident de club, en vendant mon âme au diable (rires)

EHC : Pourquoi dis tu ça ?

WM : Bah je mettais de la musique pour faire plaisir au patron, pour la caisse de la boite et pas pour les gens, et pas pour leur faire découvrir des trucs ou un univers. Donc je me suis un peu perdu. Et j'ai claqué la porte. J'ai écumé divers clubs, et j'ai réussi à me faire un bon réseau avec des potes comme Steph, Lionel ou Marco. Et puis ça a repris. Dans des lieux prestigieux aux allures privés mais bonnards ! (vous avez tous compris ndlr)

EHC : Ouais je vois, tu t'es sevré un peu du mauvais que t'avais fait. Mais y a un truc particulier chez toi, c'est qu'on t'entends 1 an/2 ans et puis d'un coup dès que ça prend sévère, on te voit plus tu joues plus... Tu fais ta star ? Tu crées le manque ? (rires)

WM : (rires) Non pas du tout... Mais j'ai toujours privilégié le côté j'ai une vie perso, j'ai un taf, je dois pas flancher. Et puis les relations que j'ai eu dans ma vie, m'ont éloigné et dès qu'il y a rupture, hop je refais surface. Chez moi c'est plutôt je perds 1, je retrouve le mix. Mais là je compte pas me faire dicter ma vie à ce niveau là et je vais pas lâcher, ça bouge trop.

EHC : C'est clair que ça bouge pour toi, j'ai l'impression que tu diversifies les lieux, pourquoi ?

WM : J'ai envie de tester plein de trucs, comme quand j'organisais les soirées Not (Not On the Guestlist, 10 soirées dantesques organisées sur Paris en 2012/2013 ndlr). La je veux découvrir des lieux, des bars aux afters, en passant par les terrasses. Par exemple je m'éclate autant à jouer dans des lieux confidentiels comme au Bric à Brac avec Serena dernièrement, que jouer à Calvi. Je l'explique pas, si je vois que les gens sont contents moi je prends mon pied. Si je vois qu'ils adhèrent à ce que je fais moi je suis content. La Foul'e par exemple, c'est un lieu pas très fréquenté par moment, mais j'ai mixé 2 fois, et j'ai passé deux top soirées là bas. Ce genre de soirées, ça me permet de voir un peu ce qui se fait sur les autres djs, et repérer des fois des perles pour m'accompagner le temps d'une soirée.

EHC : Y a une rumeur qui dit que par moments, tu te fais presque pas payer en soirée ? Really ?

WM : Les rumeurs sont les rumeurs. Non faut surtout pas trop le dire. Mais des fois, ouais je fais du pur pleasure sur des lieux. Je me fous, je veux jouer et tester. Après on voit les choses (rires). J'ai la chance d'avoir des dates qui compensent largement tout ça. Mais business is business, et tout le monde y trouve toujours son compte.

EHC : A ce propos, c'est quoi tes projets ?

WM : Je suis en train de monter un collectif, mais pas que de djs, et paritaire ! Filles, garçons mais artistes avant tout, avec de la musique, de la video... Un peu tout.

EHC : Je pense qu'après Calvi, ça doit bouger pour toi ?

WM : En effet, c'est un bon coup de projo pour moi... J'ai énormément de sollications et je fais un peu de tri. Je veux faire mon projet perso et ce collectif qui me tient à coeur. Mais ouais à partir de septembre, Paris entendra parler de tout ça. Faut rester connecté !

EHC : Alors on te donne rendez vous bientôt ?

WM : Déjà le 24 juillet aux Agités, pour une première avec Pierre B, et en warm up, Nawen. Je vous assure que ça vaudra le coup de venir dès 20h00 pour voir ça de plus près.



EHC : Je te laisse conclure, merci pour tout.

WM : Juste un merci, à toi pour ces articles, aux gens pour leur générosité. Et puis la nuit n'est pas morte et faut bien vivre la nuit puisqu'on mourra un jour !




Pour toute demande booking : warmgeneration@gmail.com






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