mardi 5 août 2014

Warm Mess présente "WE ARE POLYSOUND"

WE ARE POLYSOUND, trois mots résumés en quatre lettres : WAPS.



Mais surtout quelque chose qui va s'entendre, se voir et se vivre certainement longtemps à Paris ...

J'ai rencontré le fondateur de WE ARE POLYSOUND plusieurs fois depuis que je fais ce "blog"... Un mec discret mais animé d'une passion à emmener toutes les foules avec lui, avec une verve, une passion sans commune mesure, un esprit putain de créatif mais qui sait s'effacer au profit du projet... 

Vous me direz, un mec comme ça est un mec de 40 ans... loupé il a 27 ans, et il est juste lucide ... Warm Mess aka Philippe M. à ses débuts, il y a 10 ans en Corse à Calvi.

J'ai encore réussi à le choper (au figuré, damn it!) au détour d'un skype, car quand je suis à Paris, il est à Calvi... Force tranquille, le temps de s'allumer une clope, se servir un verre, et lancer une BO inattendue de Jackie Brown, il répond sans détour avec son naturel décomplexé à nos questions sur ce projet : WE ARE POLYSOUND.

Electro Hippie Cool (EHC) : Salut toi, passé un mois, la barbe pousse et les projets avancent ... Tu nous avais parlé de ton collectif et voilà qu'il voit le jour avant la rentrée ? Pourquoi tu fais rien comme tout le monde ?

Warm Mess (WM) : (rires) Parce que ça m'emmerde ! Non je sais pas, un feeling à un moment, des rencontres top, de la musique et je me suis dit, mais pourquoi pas maintenant ? Pourquoi pas là maintenant pourquoi pas comme ça au détour d'une soirée je lancerai pas tout ? J'ai jamais pensé les choses de manière carrée, alors voilà le collectif est pas carré, alors les règles ...

Electro Hippie Cool (EHC) : Bon, comme t'as un esprit foutoir, je vais essayer de structurer l'interview toute seule ... Bon, déjà qui sont les membres du collectif et comment tu les as rencontré ? Comment se connaissent ils ? Enfin la totale quoi ...

Warm Mess (WM) : Ok, tu voulais que ce soit pas le foutoir, bah tu as mis le pied dedans ... Alors dans le collectif on est un socle de 5 djs : Serena, NaWeN, Florent alias Coucou alias Chienne St. Claire (je sais pas comment l'appeler il est dans mon téléphone à Arlette Chabot), Pierre BO et moi. Ensuite, on a aussi un VJ Pabloïd, et puis on a des artistes ... Parce que la nuit et le jour y a pas que de la musique et que ça me gonfle de voir des gens avec du talent ne pas se faire connaître alors y a tout !
Pablo je l'ai rencontré un soir dans une boite interlope de Paris, la musique était purement à chier et on a fumé des clopes devant la boite en discutant, j'ai un peu capté l'esprit du mec sur le coup et c'était y a deux ans voire plus, je sais plus. Depuis, on s'est suivi via facebook, il est issu d'études de ciné, moi j'ai continué la musique on est restés en contact. Dans le collectif, il me fallait du visuel, mais pas du visu déjà fait, alors je me suis dit en VJ c'est lui et c'est tout et je l'ai embarqué...
Serena, j'étais à la Fac en Corse, on avait des lieux communs de sortie, on s'est suivis sur facebook, je savais qu'elle mixait, et je savais qu'elle avait des goût musicaux que je surkiffait. Et puis en juin on m'a proposé de mixer mais pas seul... C'était au Bric à Brac (Oberkampf), alors je lui ai proposé sur facebook. Elle a dit oui direct, on a fait un B2B de 3h durant ... On s'est juste complété parfaitement. Je me suis dit si je fais le collectif, il faut qu'elle soit là.
Ce même soir, y a une petite blonde, NaWeN, qui venait devant la cabine et qui aimait ce qu'on faisait. On parlait des mêmes morceaux qui nous faisaient vibrer. Elle avait un style à elle, elle était pas dans mon style qui était pas dans le style de Serena. Me suis dit, c'est ce qui complète le truc ... C'est différent et de toute façon pour moi un collectif, c'est chacun son style !
Après y a Flo, flo je l'ai rencontré à la Foul'e, on mixait le même soir, j'ai aimé son set, on s'est retrouvé au fumoir (ouais je fume beaucoup), et on a échangé nos coordonnées. Flo a un style à lui, qui fait que personne le programmera parce qu'ils auront peur... Mais voilà, il a encore un style totalement différent, et ça complète encore !
Et puis, y a Pierre Bo ,  c'est une amie d'amie qui me l'a conseillée, je devais le rencontrer souvent et j'ai du annuler tous les rendez vous ... Une spécialité de moi... Et puis on s'est vu, et même avant j'avais écouté ce qu'il faisait, et le mec il a une culture musicale d'un mec de 70 piges et il a le même âge que moi quoi ... Il bosse comme véritable créateur de playlist et d'ambiance pour des lieux. C'est lui qu'il fallait pour tout boucler !!!
Et y a moi.
Voilà les membres, voilà WE ARE POLYSOUND ... 
Comment ils se connaissent ? Ils se connaissent pas et c'est ça la force, j'ai fait le truc à l'aveugle, genre un peu alchimiste, ça passe ou ça casse. Apparemment ça passe plutôt bien ... Tant mieux ..

Electro Hippie Cool (EHC) : Bon je résume, c'est bien des gens qui se connaissent pas, avec des styles différents ? T'es taré ou quoi ?


Warm Mess (WM) : (rires) Mais non mais je me suis dit, j'adore les collectifs qu'on voit partout, mais moi je veux un truc qui me ressemble. Quand on me demande un style j'en ai pas, j'aime tout ... Regarde je viens de changer totalement la musique là (il a foutu un set de dj Mehdi après son Tarantino ndlr.), bah c'est pareil pour moi, j'aime le complet, l'abouti. C'est bien de tout avoir dans un collectif pour tout proposer, et d'avoir une soirée complète. On est pas des gens qui vont te dire : tiens tu vas bouffer de la tech pendant 4h... Et moi j'adore bouffer de la tech pourtant. Nous on te dit, viens, on est plusieurs, on va te créer une ambiance, fais nous confiance...

Electro Hippie Cool (EHC) : Ok, je vois bien mais c'est assez inédit. Et pourquoi ce nom ?

Warm Mess (WM) : Bon, pour la genèse du truc, le collectif je savais qui il y aurait dedans. Mais le nom... Alors on m'a proposé une date aux agités où j'ai embarqué Pierre et NaWeN avec moi, c'était un jeudi et le mardi j'ai dit tiens on va lancer le collectif. On a trouvé le nom le mardi, lancé la page le mercredi et le collectif le jeudi. Fou tu me diras ? complètement on a tout fait à l'arrach, on a tout balancé et ça a marché ! Et je dois dire que voir que ça marchait aux Agités pour la soirée WARM GENERATION m'a mis en transe. Je pense que j'ai rarement autant kiffé un set ... Les gens nous ont suivi de A à Z ...


Electro Hippie Cool (EHC) : Les Agités, je le sais bien, j'y étais je voulais les interviews et tu m'as dit non !!! Pourquoi ?

Warm Mess (WM) : Parce qu'on commençait et que j'ai mis une usine à gaz dans le collectif et qu'il faut prendre ses marques ahah !

Electro Hippie Cool (EHC) : Ca va je suis pas vexée, et là je vois que maintenant ça joue dès la deuxième date dans la cour des grands ! Pigallion le 15 août prochain ?


Warm Mess (WM) : Pareil là c'est au culot comme avec les Agités. Et la confiance que nous donne Phil est vraiment top (Phil Dark DA du Pigallion et du Rouge, organisateur des We Want Dance ndlr), donc ouais on y va à fond. On est pas dans la même optique que pour un bar. Le bouche à oreille fait un peu son effet, on sait qu'il y aura normalement du monde, c'est une bonne date, et on sait que nos sets seront forcément différents ... Mais là on va surkiffer c'est sur. Vous allez être surpris. On sera 3 ce soir là : NaWeN, Flo et moi et vraiment venez nous voir en live c'est assez marrant en fait ...


Electro Hippie Cool (EHC) : Et faut que tu m'expliques aussi, GROUND CONTROL le 20/08 ... LE bar underground dont tout le monde parle ... Et vous, petits jeunes du monde parisien, vous débarquez là bas ... En fait, vous allez vous  faire défoncer c'est ça ?

Warm Mess (WM) : (rires) On est fous on te l'a dit ou pas ? Cet endroit c'est énorme. Je donne rendez vous à Pablo et le soir je rencontre Bastos pour faire peut être une soirée... Et là on te dit "vas y tu fais ce que tu veux de 14h à 2h du mat'". Un endroit comme ça, une telle configuration, une telle ambiance, le lieu coup de coeur sur Paris pour moi depuis des années... C'est un défi déjà et d'autre part c'est une liberté totale.
Alors, ouais cette journée soirée on l'a bien travaillé !!! Et vraiment c'est n'importe quoi ! Et ca va être énorme. Tu vois, là en vacances, on m'en a parlé ... Alors je me dis que peut être y aura trop de monde, mais au pire on ira dans la Seine. Et franchement, si on refuse du monde, j'offre un verre à celui qui a lu ces lignes (sauf toi bastos) !

Electro Hippie Cool (EHC) : Bon résume moi cette journée !

Warm Mess (WM) : Chill, Expos, Artistes déments de photo (Nelly et Edouard), VJ, transformation de lieu, babyfoot, aérobic, Rock, Vidéo, Electro, Funk, Boule à facette, Cour d'un Gouru bizarre, Danse, et tellement de choses ! Non je résume pas, viens le vivre c'est le 20/08 !!! 

Electro Hippie Cool (EHC) : Mais je viens moi !! Et la suite c'est quoi ?

Warm Mess (WM) : On a des dates en confirmations sinon on a le 28/08 pour la WARM GENERATION 2 aux Agités, le 20/09 au Bric à Brac, on s'exporte à l'étranger bientôt (mais ils sont pas au courant (rires)) et d'autres projets qui font que normalement on est booké jusque novembre !

Electro Hippie Cool (EHC) : Moi je te le dis, vous êtes ... ENORMES !!!

Warm Mess (WM) : Merci, on a beaucoup de travail, on dort plus, mais on est là et on sera là pour décevoir personne. Merci aux gens de confiance comme les Agités, le GROUND CONTROL, le Pigallion etc. On a tellement d'idées ... Tellement de choses à montrer on est surmotivés, et putain, les gens qui m'accompagnent déchirent !!

Electro Hippie Cool (EHC) : On m'a parlé d'un titre à toi au fait ?

Warm Mess (WM) : Tu sais tout, c'est chiant ... Ouais Acid Noise et ça sort le 21 août !

Electro Hippie Cool (EHC) : Bon moi j'espère vous avoir tous en interview bientôt ... Merci pour tout, un mot de fin ?

Warm Mess (WM) : Je remercie tous ceux qui nous suivent, qui nous accompagnent, qui étaient là le 24 juillet aux Agités, à ce bar justement qui nous a fait des compliments de ouf, à Bastos, à Adrien qui nous a fait tous les visus, les fly et qui est vraiment top, à tous ceux du collectifs, à leurs amis qui sont là et qu'on décevra pas tout du tout. Et ouais, des idées on en a. Un indice : le carrreau ...

Electro Hippie Cool (EHC) : Quoi ? Tu déconnes ?

Warm Mess (WM) : Bonne soirée !! Ahah


Prochaines dates :
15/08 UNDER CONTROL PIGALLION PARIS
20/08 GROUND SANS CONTROL GROUND CONTROL PARIS
28/08 WARM GENERATION 2 LES AGITES PARIS


SERENA : https://soundcloud.com/serenacocodisko
FLORENT : https://soundcloud.com/dig_dig_dig
NaWeN : https://soundcloud.com/nawen
WARM MESS : https://soundcloud.com/warmmess
PIERRE : En Construction

Partenaires :

Calvi Jour 2

Ecoutez ... Je dois vous dire que ce deuxième jour était énorme, et je préfère vous encourager à lire mon article sur la Villa Schweppes qu'autre chose ...

Je vous le remet ici :)


Deuxième jour

On a beau être dimanche, pas question de chômer. Direction la plage de la Villa Schweppes en zodiaque ou en pick-up, dans les deux cas, sensations fortes garanties. Il est 14h, et lorsque notre navette s'approche de plus en plus du rivage, les basses et la musique s'emparent petit à petit de nous. A un quart d'heure du port de Calvi, nous nous retrouvons sur Mar a Beach, la plage où la Villa Schweppes a choisi de jeter l'ancre pendant le festival. Car Calvi on the Rocks, ce n'est pas seulement le Théâtre de Verdure, c'est aussi cinq plages où de 14h à 18h se succèdent djs et artistes pour des lives les pieds dans l'eau. Tout le monde est beau, tout le monde est en maillot et se trémousse devant la scène ou dans la mer turquoise, un Schweppsito à la main (un mojito au Schweppes, what did you expect ?), un tatouage de la marque sur l'épaule (ou dans le dos). Si mon choix s'est rapidement porté sur Penelope la pin up, avec qui j'ai passé un excellent séjour, il faut avouer que le voilier avait la cote. Toute crémée, les cheveux mouillés, place au live parfait de Talisco, où leur titre "Your wish" a soudain pris tout son sens.
A peine le concert fini, direction le voilier de la Villa Schweppes, réservé - il faut l'avouer - à quelques petits privilégiés. Cédric Couvez, qui vient de sortir son premier EP sous le nom de Cat Cat, nous y attend pour un set des plus endiablés. Le Schweppes coule à flots, on plonge entre amis depuis le ponton, on danse, on rit... Qu'est-ce que la vie est belle à Calvi ! ET C'EST PAS FINI. Car dimanche soir, la star du Théâtre de Verdure n'était autre que Darkside. Oui oui oui, Nicolas Jaar et son compère Dave Harrington ! Pardon, je ne suis qu'hystérie à l'évocation de Nico, et loin d'être objective en vous disant que c'était fantastique et magique. Nicolas Jaar est tellement cool qu'on l'a même aperçu se trémousser sur le son de Para One pendant l'after à l'Annexe, un club situé à quelques rues du Théâtre de Verdure.
Nicolas Jaar est tellement cool qu'on l'a même aperçu se trémousser sur le son de Para One pendant l'after à l'Annexe
Là est la vraie force de Calvi. Le public - composé en majorité de Parisiens - est détendu et en vacances. Personne ne s'énerve, l'ambiance est à la cool, et les artistes se promènent comme bon leur semble. Que ce soit Nicolas Jaar à l'after de Para One, Christophe dans le carré pro du Théâtre de Verdure dimanche soir, ou encore Breakbot et Ted Zed à l'apéro-pétanque d'Alex Pan, les artistes profitent de Calvi comme de simples vacanciers. La musique s'empare de la ville, et les commerces vivent au rythme des festivaliers. Pour exemple, le bureau de tabac où l'on a acheté tous nos élastiques pour faire des bracelets loom (ne vous moquez pas) n'a pas fermé dimanche soir. "On reste ouvert tant que les clients ont besoin de nous" s'est simplement justifiée la commerçante suite à notre étonnement.

De l'électro aux chants corses

Si la programmation de Calvi on the Rocks est électro, c'est pourtant à l'écoute de chants corses que l'émotion fut la plus forte. En haut de la Citadelle, en ce lundi soir, une guitare à la main, un jeune homme perpétue la tradition, tandis que nous nous extasions devant le coucher de soleil et cette vue à couper le souffle. C'est ma dernière soirée, je n'ai pas envie de rentrer, et les averses se succèdent. On a peur de l'annulation des concerts du soir, mais le bon Dieu de la météo calme les troupes et nous laisse nous transcender sur le live le plus dingue du festival : Buraka Som Sistema ! Ambiance brésilienne, l'assistance est en folie et la chaleur s'empare de nos corps. Patatra, Breakbot prend place, et l'orage pointe le bout de son nez. Ce n'est pas grave, une bonne douche nous rafraichit, et de mémoire de festivalière, c'est la première fois que l'on semble ravis d'être détrempés. Breakbot enchaine ses titres et les remix, dont celui particulièrement réussi de"Love Letters" de Metronomy, quand sans crier gare, le Théâtre de Verdure sombre dans le noir. Coupure de courant générale, la déception nous gagne, la légende urbaine naît : le concert de Breakbot est interrompu. Il est 2h du matin et nous ne tenons plus en place, nous voulons danser, crier, chanter. Direction l'Eden, le bar où l'on prend la navette pour la Villa Schweppes la journée, et où la nuit de la très mauvaise musique est passée par des djs qui pensent que savoir scratcher font d'eux des artistes. Vous l'aurez compris, mes dernières heures à Calvi se seront achevées sur "Le lac du Connemara" de Michel Sardou. Et c'était magique.
Bisous Calvi, bisous la Villa Schweppes, vous avez été fantastiques.
<3

mardi 15 juillet 2014

Warm Mess, Interview

                          


Avant de détailler la suite du festival, et notamment les lives de fou du dimanche (mais pour cela j'attends pas mal de retour d'autres personnes sur place), j'ai envoyé à Warm Mess (voir précédent article), une demande d'interview à laquelle il a accepté de répondre dimanche 13 juillet 2014 via skype pour des raisons de logistique, et d'après lui, de grosse fatigue aussi !









Electro Hippie Cool (EHC) : Warm Mess, merci déjà de nous accorder cette interview. Déjà, une semaine après le tumulte Calvi, comment te sens tu ?

Warm Mess (WM) : Le plaisir est pour moi. On va dire que je suis enfin reposé, et que d'avoir des vacances m'a fait beaucoup de bien, même si on gère toujours deux trois trucs en même temps et qu'une date surprise s'est intercalée jeudi dernier.

EHC : Comment as tu appréhendé ce festival ? Une pression particulière ? Comment as tu préparé tes sets ?

WM : Bah j'ai eu du mal à appréhender le festival car je suis arrivé avec quasiment 2 nuits blanches dans la vue, car j'avais mixé jeudi et vendredi sur Paris. J'ai pris mon taxi en sortie de club pour aller à l'aéroport direct. Et j'avoue que je ne prépare jamais rien. Attention, je ne suis pas un tire au flanc, je passe nombre d'heures à dénicher des morceaux en me disant, ouah c'est génial etc. Mais au final, deux minutes avant mon set, je ne sais même pas par quoi je vais commencer. J'avoue que ça rend fou bon nombres de mes confrères et consoeurs du milieu mais j'aime garder ma fraîcheur avant de commencer un set. Il faut que ce soit spontané. Bon j'avoue que ce festival est particulier pour moi, car je l'ai vu grandir, je l'ai vu s'enrichir et en même temps je ne veux pas le décevoir... Donc, oui une évidente grosse pression. C'est un peu le truc de mettre son casque et se dire, tu vois les mecs en face de toi, il veulent du son, et surtout ils sont hyper exigeants et connaisseurs, alors en gros 2 secondes avant le premier play, tu te dis "putain je fous quoi ici ? Je joue ma vie là..."

EHC : On t'a vu arriver l'après midi avec une discrétion absolue, d'un calme olympien, chapeau vissé sur la tête, lunettes noires, quasi immobile les 5 premières minutes, et au bout de 10 mn, un autre mec, sautillant, affirmant etc. C'est quoi ton délire ?

WM : (rires) Bon déjà les lunettes étaient bleues ! Et ce chapeau, c'est mon chapeau de Calvi, celui que Breakbot m'avait donné en 2009 quand je mixais en after avant lui. Plus sérieusement, comme je te disais, voilà je me dis je joue ma life. En même temps j'ai envie de tester des trucs musicalement parlant, et d'un coup tu te rends compte que ça marche, et tu vois les gens devant qui dansent sur 100 mètres de long jusque dans la mer et là tu te dis "eh j'ai réussi mon coup, ça adhère...". Alors ouais d'un coup, t'es juste toi le dj et eux et tu fais qu'un... Tu sais que tu es connecté alors tu bouges plus c'est sûr.  Et puis Calvi, c'est une bulle, t'oses des trucs que tu ferais pas ailleurs, tu prends des risques et là j'ai vu que ça marchait. T'es en détente !

EHC : Et en mojito !

WM : Ouais, enfin quand je mixe je reste sérieux ! Je m'hydrate c'est tout ! (rires)

EHC : Ce set de l'après midi, tu l'as vécu comment ?

WM : Plutôt bien en fait. J'avoue que je suis arrivé, et passer après Monsieur Superpitcher, bah tu sais pas trop où te mettre. Et puis c'est une plage, c'est pas un club tu vois. Les gens tu sais pas dans quelle optique ils sont là. Au final, je me suis dit, tiens à cette heure ci à Calvi, j'aimerai entendre quoi ? Et je suis parti sur des percus, des sons africanisants que j'aime beaucoup et puis c'est vrai qu'avec ses allures de spring break, je me suis dit que foutre un petit bordel surf/rock collerait bien à l'ambiance et j'ai alterné comme ça !

EHC : Je dois avouer que comme je l'ai écrit. C'était une bonne surprise ! Et puis hop, ensuite repos pour toi et tu reprends à 4h, perché dans la citadelle, dans ce lieu mythique qu'est TAO ! Et ce set tu l'as vécu comment ?

WM : Là j'étais totalement dans une optique différente. Déjà j'avais réussi à dormir 2h avant de monter là haut, je m'étais gavé de musique au théâtre. J'étais aussi un peu énervé pour diverses raisons, donc dans une émotion toute particulières on va dire ! Et je suis arrivé, et j'ai vu mon confrère jouer un style qui me collait pas trop à ce moment là, à 130bpm, alors que je stagne à 123/124. Enfin je me suis dit, ouah je vais faire comment. Et j'ai commencé sereinement, et j'ai voulu vraiment jouer ce côté très froid et glacial, robotique au possible et dark. Je crois que j'ai réussi mon pari, j'ai vu la transpiration de tout ce monde dans ce club, le lever de soleil sur Calvi et ces gens fatigués de la journée mais qui en voulait encore. Je crois que c'est l'un de mes meilleurs souvenirs de ma carrière !

https://soundcloud.com/dj-philippe-m/just-wake-up-4am-warm-mess   (le live)


EHC : Tu sais tout ce que je pense de ce set (rires). En parlant de carrière ça fait combien de temps ?

WM : Je fête mes 10 ans cette année. 10 ans que j'ai joué la première fois quelque part. C'était en Corse d'ailleurs !

EHC : Comment tu décrirais ton évolution ?

WM : J'ai commencé dans ma chambre, et puis j'ai démarché des clubs comme ça pour voir. Et je suis passé en résident de club, en vendant mon âme au diable (rires)

EHC : Pourquoi dis tu ça ?

WM : Bah je mettais de la musique pour faire plaisir au patron, pour la caisse de la boite et pas pour les gens, et pas pour leur faire découvrir des trucs ou un univers. Donc je me suis un peu perdu. Et j'ai claqué la porte. J'ai écumé divers clubs, et j'ai réussi à me faire un bon réseau avec des potes comme Steph, Lionel ou Marco. Et puis ça a repris. Dans des lieux prestigieux aux allures privés mais bonnards ! (vous avez tous compris ndlr)

EHC : Ouais je vois, tu t'es sevré un peu du mauvais que t'avais fait. Mais y a un truc particulier chez toi, c'est qu'on t'entends 1 an/2 ans et puis d'un coup dès que ça prend sévère, on te voit plus tu joues plus... Tu fais ta star ? Tu crées le manque ? (rires)

WM : (rires) Non pas du tout... Mais j'ai toujours privilégié le côté j'ai une vie perso, j'ai un taf, je dois pas flancher. Et puis les relations que j'ai eu dans ma vie, m'ont éloigné et dès qu'il y a rupture, hop je refais surface. Chez moi c'est plutôt je perds 1, je retrouve le mix. Mais là je compte pas me faire dicter ma vie à ce niveau là et je vais pas lâcher, ça bouge trop.

EHC : C'est clair que ça bouge pour toi, j'ai l'impression que tu diversifies les lieux, pourquoi ?

WM : J'ai envie de tester plein de trucs, comme quand j'organisais les soirées Not (Not On the Guestlist, 10 soirées dantesques organisées sur Paris en 2012/2013 ndlr). La je veux découvrir des lieux, des bars aux afters, en passant par les terrasses. Par exemple je m'éclate autant à jouer dans des lieux confidentiels comme au Bric à Brac avec Serena dernièrement, que jouer à Calvi. Je l'explique pas, si je vois que les gens sont contents moi je prends mon pied. Si je vois qu'ils adhèrent à ce que je fais moi je suis content. La Foul'e par exemple, c'est un lieu pas très fréquenté par moment, mais j'ai mixé 2 fois, et j'ai passé deux top soirées là bas. Ce genre de soirées, ça me permet de voir un peu ce qui se fait sur les autres djs, et repérer des fois des perles pour m'accompagner le temps d'une soirée.

EHC : Y a une rumeur qui dit que par moments, tu te fais presque pas payer en soirée ? Really ?

WM : Les rumeurs sont les rumeurs. Non faut surtout pas trop le dire. Mais des fois, ouais je fais du pur pleasure sur des lieux. Je me fous, je veux jouer et tester. Après on voit les choses (rires). J'ai la chance d'avoir des dates qui compensent largement tout ça. Mais business is business, et tout le monde y trouve toujours son compte.

EHC : A ce propos, c'est quoi tes projets ?

WM : Je suis en train de monter un collectif, mais pas que de djs, et paritaire ! Filles, garçons mais artistes avant tout, avec de la musique, de la video... Un peu tout.

EHC : Je pense qu'après Calvi, ça doit bouger pour toi ?

WM : En effet, c'est un bon coup de projo pour moi... J'ai énormément de sollications et je fais un peu de tri. Je veux faire mon projet perso et ce collectif qui me tient à coeur. Mais ouais à partir de septembre, Paris entendra parler de tout ça. Faut rester connecté !

EHC : Alors on te donne rendez vous bientôt ?

WM : Déjà le 24 juillet aux Agités, pour une première avec Pierre B, et en warm up, Nawen. Je vous assure que ça vaudra le coup de venir dès 20h00 pour voir ça de plus près.



EHC : Je te laisse conclure, merci pour tout.

WM : Juste un merci, à toi pour ces articles, aux gens pour leur générosité. Et puis la nuit n'est pas morte et faut bien vivre la nuit puisqu'on mourra un jour !




Pour toute demande booking : warmgeneration@gmail.com






mercredi 9 juillet 2014

Calvi la vie ...

J'avais laissé ce blog en suspend ... Et je me suis dit que si je revenais à Calvi un jour, je m'y remettrai c'est chose faite ...



Un long week end à Calvi on The Rocks 2014 commencé le vendredi et retour le lundi ...

1ère impression : force est de constater que le festival a évolué en quelques années... De deux plages, ce sont 4 plages en simultanées dès 14h, puis rendez vous au théâtre de verdure et ensuite séparation en 4 clubs et afters jusque tard..

Je vais faire deux posts sur mes 2 jours de festival

Résumé du samedi :

Monsieur Superpitcher est sur la plage In Casa... A ne pas louper. Un set efficace et barré et des happy people dansent tout l'après midi ... Ca monte crescendo depuis 14h00 ... Superpitcher est un habitué, ça se sent et il met tout le monde d'accord.... Ses morceaux sont toujours incroyables, sa sélection est d'une beauté rarissime : aucune fausse note.

La surprise, c'est qu'à 17h00 ce n'est plus lui, mais une tête connue et inconnue du festival, Warm Mess... aka Philippe M. pour les anciens du festival.
Inconnu car confidentiel sur Paris.
Arrivé derrière les platines presque en s'excusant d'être là, il se fond dans le set de Superpitcher comme il faut et en quelques minutes part très vite dans des sonorités Tropical et Rock. Une découverte pour beaucoup, une confirmation pour lui...
Attendu chez Tao tard dans la nuit, la seule réflexion est de savoir si son set sera similaire, ce qui pourrait être surprenant ...

Le Théatre du soir :
Rocky passé il y a quelques années démonte le théâtre de verdure et entraine la foule avec lui. Les corps sont transpirants, les visages radieux...
C'est le temps d'Amine Edge aux platines et encore une fois les mecs débarquent sur un mélange hip hop electro comme il faut.
Bravo pour ce premier théâtre. Calvi n'est pas mort, Calvi est toujours là.


After :
Direction Chez Tao.
BartandBaker offre un set vraiment barré mais très festif. Trop peut être. Si bien que lui même ne sentant pas l'affaire c'est à 4h00 au lieu de 4h30 qu'il arrête.

Charge à Warm Mess déjà échauffé l'après midi de revenir derrière les platines.
Comment vous dire, essayez d'imaginer la moiteur et le glauque d'un endroit. Ajoutez y du darkissime, et là vous aurez réellement ma surprise de la journée, enfin de la nuit.
Un set époustouflant de justesse aux antipodes de l'après midi, si bien qu'il finit à 7h30 du matin, le soleil se lève sur Calvi, et la citadelle aura tremblé cette nuit dans ses sons. Jamais plus de 125 au compteur mais une foule qui ne veut pas partir.


Les + de la journée : La découverte d'un dj non listé car pas en tête d'affiche, qui devait faire la jonction musicale mais qui sera certainement booké très vite partout après ça ... Car ce n'était pas la jonction mais de vraies prestations d'un artiste discret mais efficace.

Les - de la journée : Bartan à coté de la plaque chez Tao.


Je vous retrouve vite pour la suite !


mardi 13 septembre 2011

R.I.P. Dj Mehdi




Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication à DJ Mehdi

J’apprends avec consternation et une vive émotion la nouvelle de la disparition
accidentelle de DJ Mehdi, l’un des artistes les plus dynamiques et inspirés de la
jeune scène française du Hip-Hop et de l’Electro.
Magicien des platines mais
aussi producteur audacieux, virtuose du métissage de genres musicaux
complètement différents, Mehdi Favéris-Essadi, cet artiste d’origine tunisienne
venu du rap, toujours chaleureux et discret, avait su faire résonner la musique
électro à la française à travers le monde. On se souvient de ses deux
albums, couronnés des Victoires de la musique en 2000 : « Les princes de la
ville », et de tant d’autres qui ont marqué à jamais les jeunes générations : « The
Story of Espion », « Lucky Boy » sorti en 2006, « Black Bilionaires » avec le DJ
britannique Riton…
Grâce à l’importance qu’il donnait à l’image, à son avidité d’expériences
nouvelles, ses musiques continueront à vivre pour notre plus grand plaisir, dans
des films tels que Megalopolis ou Taxi 3. Comme aussi son visage,
éternellement jeune et rayonnant, sur son clip « Signature » réalisé par Romain
Gavras.